Une conférence pour encourager l’implication
La conférence sur la qualité de vie organisée par l’association abilia permet à son personnel comme à ses bénéficiaires d’exposer leurs demandes sur un pied d’égalité. Toutes ses offres de logement et d’occupation sont ainsi conçues de manière commune et active.
L’association abilia propose aux personnes atteintes de troubles cognitifs des logements et programmes d’occupation accompagnés et autodéterminés. Elle a mis sur pied une conférence portant sur la qualité de vie afin que ses bénéficiaires et son personnel issu des différents services, soit les offres de logement et d’occupation ainsi que le secrétariat, puissent aborder ensemble diverses thématiques. Cette conférence, qui a lieu deux fois par an, constitue une opportunité pour toutes et tous de s’impliquer activement en présentant leurs requêtes. Les suggestions émises lors de la conférence sont ensuite transmises aux services concernés, qui les appliquent. Il se peut aussi que naissent des projets concernant l’association dans son ensemble. Ceux-ci sont alors pris en charge par des groupes de travail, qui poursuivent leur développement.
Description
La conférence sur la qualité de vie se tient deux fois par an dans un espace commun du quartier Erlenmatt Est. Les thématiques abordées sont déterminées en interaction avec les participant·es et visent à engendrer des projets et mandats concrets. Une des conférences a par exemple débouché sur un mandat destiné à développer des offres de structure de jour spécifiques pour les seniors. Celui-ci sera mis en œuvre par un groupe de travail inclusif dans le courant 2023. Il est prévu de proposer une rencontre des seniors à l’extérieur ainsi que des offres internes aux résidences.
Par ailleurs, un projet de solution de gestion des idées est actuellement établi à la conférence et sera introduit de manière décentralisée dans les unités d’habitation. Les participant·es se penchent également sur la question de savoir comment les bénéficiaires de prestations pourraient délaisser leur rôle passif pour s’engager de manière active. L’objectif est de ne plus se concentrer sur les besoins mais sur la participation.
Expériences
La collaboration égalitaire entre personnel et bénéficiaires sur des questions prépondérantes et conceptuelles est jugée de manière positive par toutes les parties prenantes. Elle exige toutefois une planification ouverte et modeste. On salue alors les petits changements effectués dans l’organisation du quotidien, comme l’introduction d’un procès-verbal visualisé pour les séances des bénéficiaires d’une unité d’habitation. Les visualisations sont conçues et réalisées par les bénéficiaires dans un atelier de communication du centre d’occupation. Puis le procès-verbal est établi de manière collective durant la séance.
Ce processus demande de faire preuve d’une certaine lenteur, considérée elle aussi comme positive. En effet, elle permet de prendre le temps de faire des expériences communes et de découvrir ensemble comment la participation autodéterminée peut être améliorée et renforcée. Lors d’une conférence, un bénéficiaire a par exemple noté qu’il ne pouvait pas prendre l’ascenseur tout seul. Il a par conséquent demandé à ce qu’on lui octroie un badge. Les membres du personnel ont alors remarqué qu’ils ne pouvaient pas simplement remettre un badge au bénéficiaire, mais qu’ils devaient au contraire l’impliquer dans l’acquisition de celui-ci.
CDPH, art. 3 a) le respect de la dignité intrinsèque, de l’autonomie individuelle, y compris la liberté de faire ses propres choix, et de l’indépendance des personnes; art. 19 Autonomie de vie et inclusion dans la société; art. 24 Éducation
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