Ateliers inclusifs portant sur la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées (CDPH)

La fondation Rheinleben organise, en collaboration avec peerwärts, une série d’ateliers inclusifs portant sur la CDPH. À cette occasion, les bénéficiaires présentant des troubles psychiques se penchent sur cette convention de manière supervisée. Ils élaborent en outre, en compagnie de spécialistes, des propositions d’amélioration pour les offres de soutien de la fondation Rheinleben.  Le fait que les bénéficiaires abordent la CDPH de façon approfondie et s’impliquent dans le processus de développement des offres permet une sensibilisation mutuelle et contribue à leur participation active. 

La fondation Rheinleben met à la disposition des personnes présentant des troubles psychiques des offres de soutien variées dans les domaines du conseil, du logement, des structures de jour et de l’emploi. Parmi ces domaines, huit services bénéficient d’une série d’ateliers inclusifs portant sur la CDPH, réalisée par peerwärts. Celle-ci s’adresse aux bénéficiaires intéressé·es ainsi qu’aux spécialistes.

Un atelier d’information pour les bénéficiaires ouvre cette série d’ateliers, qui se déroule en trois parties, et leur donne des renseignements relatifs à la CDPH ainsi que l’occasion de réfléchir à l’incidence que cette dernière a sur leur vie. Les deux ateliers suivants se déroulent en mode inclusif. Cela signifie que les bénéficiaires et les spécialistes discutent ensemble de la façon dont la fondation Rheinleben peut mettre en pratique les principes de la CDPH dans son offre de soutien.  Ils formulent par ailleurs des propositions d’amélioration et développent des idées de mise en œuvre.

De cette approche est née une brochure contenant des définitions de termes, des récits d’expériences, des exemples à suivre et des perspectives, disponible en guise de document d’accompagnement. Cette brochure fait office de pont reliant les articles de loi et les connaissances spécialisées avec le quotidien et le cadre de vie des personnes concernées. 

Les ateliers se tiennent actuellement. Il a toutefois déjà été possible d’en tirer de premiers enseignements:

• Des idées simples et concrètes pour renforcer la participation dans les services ont surgi. Elles recommandent par exemple d’impliquer les bénéficiaires encore plus tôt dans la planification des loisirs, de la codécision à la cocréation. Elles proposent aussi de prendre régulièrement en compte le point de vue des bénéficiaires, par exemple dans la réflexion commune sur les thématiques de l’offre de conseil.
• Il s’en est dégagé un effet secondaire positif: grâce aux ateliers, les participant·es interagissent aussi avec l’ensemble de la fondation Rheinleben. Les bénéficiaires découvrent de nouvelles offres, les réticences initiales à se mêler aux autres tombent. Les ateliers promeuvent ainsi la perméabilité de nos offres.
• Les bénéficiaires qui recourent à nos offres ont des besoins d’assistance très différents. Un point commun les rassemble cependant: ils ont tous vécu un bouleversement psychique. Ce type de trouble est considéré négativement par la société, ce qui est souvent source de honte pour les personnes qui en souffrent. Leur participation à la vie sociale s’en trouve alors compliquée. Cette expérience a été partagée par les bénéficiaires dans tous les ateliers, pour toutes les offres. 

Les ateliers ont également permis de soulever des conclusions passionnantes pour la société dans son ensemble:

• Les troubles psychiques sont peu représentés dans la CDPH. De plus, les personnes atteintes de ces troubles n’ont jusqu’à présent pas disposé de documents utiles. Il y a d’un côté les articles de loi, qui sont rédigés dans un langage juridique, et de l’autre, des brochures en langage simplifié souvent écrites de façon trop schématique. En outre, les illustrations qu’on y trouve montrent uniquement des personnes en situation de handicap physique et clairement visible. De ces observations est née la brochure d’accompagnement, élaborée conjointement par le personnel et les bénéficiaires. Nous sommes ravis d’apprendre qu’elle trouve un écho positif, aussi bien en interne qu’à l’externe.
• En tant que collaboratrices et collaborateurs de la fondation Rheinleben, nous avons une nouvelle fois pu clairement constater à quel point les thématiques de «déstigmatisation au sein de la société» et de «sensibilisation aux troubles psychiques» sont importantes. La CDPH encourage à faire tomber les barrières. En ce qui concerne les troubles psychiques cependant, il ne s’agit pas d’effectuer des modifications structurelles, mais de déconstruire les préjugés et les peurs, tant chez les personnes présentant des troubles que chez celles qui n’en ont pas. 

La série d’ateliers sera proposée dans d’autres services. En parallèle, la brochure sera enrichie et complétée par de nouvelles conclusions. 

Un événement de clôture est prévu fin 2023 pour la fondation Rheinleben: chaque service présentera aux autres les enseignements tirés et les étapes de mise en œuvre qu’il prévoit. Une évaluation aura ensuite lieu. Dans ce cadre, l’accent sera mis sur la sélection des mesures organisationnelles devant être durablement implémentées dans la fondation Rheinleben pour encourager la participation.